Une situation pour le moins
difficile et exceptionnelle... Où l'on découvre que
la proximité d'une enfant malade n'est qu'une convenance
personnelle et non une nécessité absolue...
J'ai dû laisser ma petite fille à l'hôpital,
à 800 kilomètres de chez moi.
Émilie est née le 8 mars 2008 à Paris, avec
deux mois d'avance.
Sa mise au monde a été provoquée afin qu'elle
soit opérée d'une grosseur sur le foie
" engageant son pronostic vital ".
Nous vivons depuis une semaine au jour le jour, au gré
des décisions médicales, suspendus à chaque
information, bonne ou mauvaise, sans visibilité sur la
suite des évènements, ne serait-ce qu'à court
terme, ballottés entre inquiétudes et espoirs, rallyes
administratifs et caresses aseptisées
La maman est à l'hôpital de Clamart, à une
demi-heure de la petite si cela ne bouchonne pas sur le "
Périph ". Elle devrait sortir samedi.
Je ne serai pas là, j'ai dû redescendre hier afin
de m'occuper de Clément, bientôt 5 ans, qui a laissé
sa maman à l'hôpital, voilà une semaine et
qui ne sait pas quand elle reviendra
Une semaine de chaos
Traitement
Exceptionnel ?
Nous avons déjà engagé beaucoup de frais
et, avec un seul salaire, nous serons bientôt dans le rouge.
Pourrai-je revoir Émilie bientôt ?
Un billet aller-retour à ses côtés me coûte
entre 160 et 200 €. Je n'ai même plus cette somme sur
mon compte courant pour le mois en cours.
La situation est exceptionnelle.
J'appelle ma mutuelle, la MGEN. Après tout : elle doit
être là pour ça Même si c'est
dur à admettre, nous avons besoin d'aide La prise
en charge des trajets vers un enfant malade semble tomber sous
le sens Et puis, on ne demande jamais rien, par respect
pour notre système de santé et l'esprit mutualiste
qui l'accompagne
Je tombe sur A., il me dit qu'il m'envoie les papiers pour enregistrer
la petite, pour le reste, j'ai le droit à un " Non
" sec et définitif.
J'appelle notre assurance, la MAIF, je tombe sur des gens un peu
plus attentionnés qui s'étonnent de cette fin de
non-recevoir. Mes collègues, mes collaborateurs administratifs
n'en sont pas moins surpris, mais déjà pointent
des " Tu sais la MGEN ". Tous me disent
de rappeler, que A. n'est pas le bon interlocuteur, qu'il y a
d'autres standardistes
Je m'exécute et tombe sur J.C. qui m'écoute, me
fait attendre, se renseigne, revient, repart Et finalement,
m'annonce la mort dans l'âme " On ne peut rien faire
pour vous, monsieur, je suis désolé "
Voilà ce que m'offre finalement ma mutuelle : quelques
regrets prononcés avec une voix de croque-mort
J'ai dû laisser ma petite fille à
l'hôpital, à 800 kilomètres de chez moi.
La MGEN s'en fout.
Le slogan 2008 de la MGEN (www.mgen.fr)
: " Toujours plus proche de nos adhérents
"
Les mots-clés, rabâchés sur le site
: solidarité, efficacité, service à la
personne, valeurs santé et éducation
Pourtant, ma relation parent/enfant malade ne trouve pas grâce
à leurs yeux.
Rassurez-vous, ce n'est pas notre première déconvenue
auprès de notre mutuelle :
Cautionnement de prêts immobiliers :
La MGEN se targue de cautionner des prêts jusqu'à
550 000 € maintenant Mais qui cautionne-t-elle ? D'après
mon expérience, essentiellement les couples d'enseignants
Pour un prêt plus que raisonnable dans le contexte actuel,
on nous a pris, et je pèse mes mots, pour des imbéciles
et on nous a envoyés paître Avec un seul salaire
d'enseignant, il ne fallait pas y compter.
Un couple d'amis a dû batailler ferme. Elle, enseignante,
ne posait pas de soucis, mais lui, profession libérale,
n'était pas le bienvenu, et ce, même si son salaire
pesait plus du double que celui de sa compagne.
Encore une fois avec la MGEN, je peux me brosser le ventre avec
un oursin.
Cotisations particulières :
J'ai vraiment le sentiment de n'être bon qu'à cotiser
pour les autres, pour ceux qui en valent la peine, ceux qui ont
les moyens.
Je cotise même plus que les autres !
Je me suis aperçu, il y a peu, que le calcul de mes cotisations
prenait en compte mes remboursements de frais professionnels (je
suis remplaçant " grande zone ").
Quand on me rembourse des frais de déplacement, et donc
de l'argent que j'ai engagé, la MGEN prend sa " comm
" au passage.
C'est scandaleux, mais ça aussi, elle s'en fout !
Régulièrement, je reçois le magazine des
adhérents " VALEURS MUTUALISTES "
Je me demande maintenant s'il faut comprendre le mot "valeurs"
au sens moral ou économique
Pour nous, la MGEN c'est bien (quoiqu'un peu cher)
Surtout quand on a pas besoin d'elle.